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Réhumaniser la santé

À CONTRE-TEMPS

Par Vincent Painchaud

Réhumaniser la santé

Photo: ZAC DURANT/UNSPLASH

S

elon les derniers chiffres, la santé représente plus de 40% des dépenses gouvernementales. Le vieillissement de la population les pousse irrépressiblement vers le haut. Pourtant, malgré les moyens considérables déployés à cette fin, a-t-on une vision claire de ce qu’est la santé ? Étant confinés chacun dans sa spécialité, nous perdons peut-être ce qui donne sens à l’ensemble. 

UNE HARMONIE 

On ne peut réduire la santé à un indicateur bien chiffré comme la longévité: les progrès médicaux permettent de prolonger la vie dans une langueur qui s’apparente à une longue maladie. On ne peut non plus la limiter à sa simple composante physique, celle des besoins du corps: « La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture ? » (Matthieu 6,25) Tout en ne connaissant que des pratiques médicales primitives, les philosophes de l’Antiquité avaient une conception de la santé qui mérite d’être revisitée : celle d’une harmonie impliquant toutes les dimensions de notre personne. 

On peut parler de la santé du corps, certes, mais sans éclipser notre santé psychologique… et spirituelle. Quand même nous aurions tout le nécessaire pour prolonger la vie, est-on capable de préserver ce qui donne sens à la vie ? Cette santé spirituelle consiste à se sentir bien dans sa personne, tant avec les années qui nous restent que lorsque confrontés à une mort imminente.

LA SOLLICITUDE DE DIEU 

Parmi les confidences qui me sont le plus souvent adressées, il en est une qui est une révolte tout à fait légitime face à des récits de miracles tirés des évangiles. Jésus a guéri des boiteux, des lépreux, des aveugles, des paralytiques et des mourants: « Et moi, est-ce qu’il m’a oublié ? » Aucune réponse que je pourrais offrir ne saurait être pleinement satisfaisante. Lui-même n’a certainement pas guéri tous les éclopés de Galilée ! 

La valeur des guérisons de Jésus ne se trouve ni dans leur nombre, ni dans leur côté spectaculaire. Par ailleurs, ce qui relevait du miracle sous la main de Jésus est aujourd’hui la routine de médecins qui remplacent des hanches et qui opèrent les cataractes. Chacune de ses guérisons traduisaient cependant une sollicitude nous rappelant que Dieu reconnaît la dignité des malades, souvent vus comme des indésirables, relégués à la marge de la société. Reconnaître l’humain derrière la maladie : voilà le miracle que nous attendons aujourd’hui, à l’heure où l’on songe surtout à la charge qu’ils peuvent représenter pour le contribuable.

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