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c h a r g e m e n t

Survivre aux Fêtes

À CONTRE-TEMPS

Par Vincent Painchaud

Une femme inquiète à l'approche de Noël

Photo: NICOLETA IONESCU/SHUTTERSTOCK.COMY

L

es décorations d’Halloween sont à peine retirées que la musique du temps des Fêtes commence à se faire entendre dans les lieux publics. En espérant précipiter le troc de la grisaille pour la blancheur des premières neiges, toute une industrie œuvre à créer une ambiance qui mélange l’odeur nostalgique du pain d’épices à celle des jouets fabriqués en Chine. Dès novembre, certains se retiennent de décorer un sapin qui se dessècherait avant de pouvoir mettre des cadeaux à son pied. D’autres, peinant toujours à digérer les excès de table de l’an dernier, voudraient déjà être arrivés au 7 janvier.

Les grandes tablées

De par mon travail, j’ai déjà eu à passer le temps des Fêtes en CHSLD. Des résidents me font part de leurs souvenirs des Noëls d’antan. Il est question des vieilles maisons d’où déborde la parenté, de ces marathons de tourtières entre l’Immaculée Conception et l’Épiphanie. Leur voix porte cependant un trémolo mélancolique lorsqu’ils considèrent le nombre de défunts et de disparus qui peuplent ces souvenirs, de même que la réalité du mois à venir: plusieurs auront peu ou pas de visite.

Cette solitude qui peut peser sur certains a pour contrepoids une angoisse en sens inverse, affligeant les introvertis. Les âmes plus réservées appréhendent cette succession de repas, qui ne sont séparés que par les heures de voiture nécessaires pour traverser nos arpents de neige. Chaque hôte s’attend à une discussion soutenue et une participation sans faille aux mêmes jeux de société. La diplomatie est de mise alors que les deux côtés de la famille s’attendent à vous recevoir le 24 décembre au soir, de même qu’avec ces amis perdus de vue qui croient nous faire plaisir en nous invitant entre Noël et le jour de l’An. Alors que certains « rechargent leurs batteries » par de telles festivités, les introvertis (dont l’auteur de ces lignes) ont besoin de se ressourcer dans la lecture d’un livre, préférablement dans la quiétude qu’apporte un feu de foyer.

Minuit, Chrétiens !

Même si ce temps de l’année atteint son sommet dans la célébration de la Nativité du Christ, les chrétiens eux-mêmes peuvent se sentir de trop dans ces festivités. Je ne parle pas ici de la crainte, grossièrement exagérée, de voir le multiculturalisme en atténuer les symboles et la nature confessionnelle. Vous êtes-vous déjà surpris à partir à la sauvette pour assister à la messe de minuit, ou encore à celle des enfants, avec la crèche vivante ? Dans un milieu moins pratiquant, on se défile en s’excusant d’être un trouble-fête. Au retour, on retrouve les restes tièdes du festin et des considérations théologiques que le vin rend moins charitables : « Tu crois encore à ça, ces affaires-là ? » Que Dieu nous accorde de survivre jusqu’à la fête des Rois !

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